Kingdom of Kleryana
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 La route est longue [pv Rikyu]

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Enora Abd al-Krim
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Enora Abd al-Krim

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MessageSujet: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeDim 12 Sep - 4:49


La route est longue
[pv Rikyu]


    Voilà je ne sais combien de jours que j'avais quitté Shahnaz, et déjà ma ville me manquait. Accompagnée de Kaveh et Jamsheed, je longeais les bords de l'Iso jusqu'à bifurquer pour rejoindre la route d'Elbereth. La pluie de la journée avait suffit à tremper nos vêtements, les collants à notre peau. Je rêvais d'un bon feu bien chaud et d'être au sec. Un paysans nous avait parlé d'une petite auberge au milieu de nul part, qui proposait quelques chambres et un bon repas chaud. Nous nous étions mit en route pour cette auberge, mais la nuit allait rapidement nous rattraper et je frissonnais à l'idée de passer une nuit de plus dehors avec ce temps. Je levais les yeux vers Kaveh et vit de grosses gouttes d'eau couler le long de ses grandes mèches sombres. Il me regarda également et m'adressa un sourire pour m'encourager. Je savais qu'il n'avait pas apprécier cet ordre de mission et avait longuement insister pour que je refuse. Cependant, je n'avais pas vraiment eut le choix. Je rajustais ma capuche sur ma tête et reportais mon attention devant moi.

    Au bout de quelques instants, une petite lueur orangé nous attira à l'horizon: entre les arbres, se dessinait une ferme qui portait l'enseigne des auberges. Par chance, elle était sur notre rive, mais je vis par la suite qu'un petit pont se trouvait juste derrière la demeure. Inconsciemment, j'accélérai le pas. Mes deux compagnons de route ne dirent rien et m'emboitèrent le pas, aussi heureux de trouver un endroit chaud. Je poussais le porte et l'ambiance chaleureuse m'envahit toute entière. Nous entrâmes ensemble, retirant nos capuches pour laisser apparaître nos cheveux trempés, collant à nos visages. Les têtes se tournèrent vers nous pour nous dévisager. Ne venant pas de Kleryana, nous nous étions habitué aux regards interrogateurs qui jugeaient nos vêtements, notre tenue et notre langue. Les gens se posaient beaucoup de questions, mais aucune à voix hautes auxquelles nous n'aurions quand même pas répondu. Les têtes se retournèrent à leur occupations et bientôt, plus personne s'occupa de nous.

    La pièce principale n'était pas très grande, et plusieurs tables avec des bancs étaient dispersés. Une grande cheminée en pierre usées et noircie accueillait un feu qui crépitait avec énergie. J'avançais entre les manants pour m'approcher du comptoir principal où se tenait le gérant qui servait des bières. Surement habitué aux étranges gens, il ne nous posa aucune question et ne semblait pas intrigué de notre venue. Sans sourire, je lui demandais avec mon accent de mon pays : « Est-ce qu'il vous reste trois chambres ? » L'homme nous regarda un instant et je me doutais des divers scénarios qui se passaient dans sa tête. Il nous répondit sans trop de politesse : « Oui, mais vous payez d'avance. » Je fis signe à Kaveh qui posa le nombre de pièces d'or demandé sur le comptoir. Le gérant ne posa pas plus de question et nous donna trois clefs; nous avions de l'argent, il sembla plus polis avec nous. Je lui précisais qu'on prendrait également un repas une fois nos affaires déposées dans nos chambres. Puis nous montâmes pour nous sécher.

    Je ne mis pas longtemps à déposer mes affaires dans la petite chambre que j'avais eu. Un faible moment plus tard, je retrouvais mes deux compagnons de voyages assis à une table près de la cheminée, des assiettes chaudes nous attendaient. Je m'asseyais et ne pu m'empêcher de sourire: les premières bouchées me réchauffaient.
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeLun 13 Sep - 11:19

Il pleuvait. Ce liquide coulait lentement sur les cheveux de Rikyu, qui marchait, lentement, vers l'auberge qu'il fréquentait depuis assez longtemps. Cette pluie, ne dérangeait aucunement l'animorphe, et paradoxalement avec le félin qui le réside, il est d'ailleurs plutôt enclin à apprécier ce liquide, roulant de sa matière fluide sur ses vêtements de cuir. Cette dite pluie tombait à flot, certes, mais brouillait un temps soit peu la vision du jeune personnage. Ce n'était pas vraiment grave... Il se rendait dans cette auberge depuis une dizaine d'années, maintenant. Il saurait y aller les yeux fermés. La dite pluie, était glaciale. Le froid le gagnait peu à peu. Tant pis. Ce n'est pas une raison suffisante pour accélérer le pas. Il allait arriver à la petite auberge trempé. Encore une fois, tant pis. Ce n'est pas lui qui va laver le sol, de toutes manières. La lune perçait le ciel de ses faibles rayons, et donnait au jeune animorphe un teint encore plus pâle qu'à son habitude, presque diaphane. Il marchait lentement, tel une âme en perdition, vers son lieu de prédilection.
Plus il avançait, plus la petite auberge, se dessinait. Avec ce sombre paysage, on aurait cru à une lugubre maison, qui luisait de l'intérieur, de part les actions de ses habitants. Mais bref, ce n'était pas le cas, et cela loin de l'être.

S'il était venu, son ami de toujours, Alexeï, serait présent dans cette auberge. Enfin. Ce qu'il dit n'est jamais vraiment ce qu'il fait, et c'est peut être l'un des plus gros défauts que son ami peut avoir... mais cette personne restera inchangé. Tout simplement parce-qu'il n'en a pas envie, et qu'il ne fera aucun effort pour changer. Cela-dit, Rikyu non plus, à des défauts énormes, et il ne fera rien pour les changer non plus. Il est comme il est, c'est tout. Rien à redire. Pas qu'il incarne la perfection, loin de là, mais le jeune homme se tenait en haute estime de lui-même. Personne n'avait vraiment le droit de la contredire, ni de lui faire remarquer que son comportement n'était pas celui à adopter. De toutes manières, personne ne devait lui donner d'ordres. Les actions qu'ils fait sont celles qu'il aura décidé de faire, et des actions qu'il approuvera complétement.

Il arrivait alors sur le pas de la porte, qu'il ouvrit sans plus tarder. Comme à son habitude, la petite auberge était bondée. Le jeune animorphe s'était toujours demandé comment cela puisse être possible, vu l'endroit dans lequel se situait l'auberge.
Évidemment, comme toujours, la place près de la vieille cheminée était prise. Un petit regard circulaire apprit à Atryu que son ami n'était pas venu.

« Grumph.»

Le petit grognement qu'il venait d'émettre était lourd de sens, mais imperceptible des personnes présentes. Heureusement, d'ailleurs. Il ne connaissait presque personne. Peut-être un peu moins de la moitié des personnes dans cette auberge étaient des voyageurs. Les gens qui connaissaient Rikyu, eux, s'abstenaient de tout regard désobligeant envers lui.

Atryu s'approchait doucement d'une place restée libre, à côté d'une table, sur laquelle mangeaient des personnes dont il n'avait jamais vu les manières, l'accent, et les habits. Son regard calculateur s'arrêta sur une jeune femme. Il se stoppa net. Ses traits étaient presque semblables. Presque. Ils lui rappelaient une personne qu'il avait aimé, autrefois. Oui. Il avait réellement eu des sentiments pour cette personne, qui,elle, l'a trahi, sans plus moindre pitié qu'elle n'en aurait eu pour un objet usé, qu'on jette, tout simplement. Oui, cette jeune femme avait vraiment SES traits, fusse-t-elle plus âgée. C'était...Troublant. Bien que l'arrêt anticipé dans ses mouvements furent sûrement remarqués, personne n'aura remarqué la regard insistant vers la jeune femme, ou tout du moins, il l'espérait.

Il se l'était toujours demandé. Toujours. Mais jamais il n'avait répondu avec une réponse réfléchie, et posée. Il voulait à tous prix oublier, oublier ce passé, pour lequel il avait tant de haine, de mépris. «Oublier» était le maître mot, dans ces circonstances... Ou vivre avec son passé. Mais ce n'était pas un choix discutable. Le jeune animorphe voulait absolument répudier son passé. Jusqu'à la moindre petite parcelle. Jusqu'à cette jeune fille... Cette question qu'il s'était toujours posée... Comment réagirait-il s'il l'a revoyait... ressentirait-il ...de la Colère? La Tristesse ? L' ignorance?
Tout ça pour dire que maintenant, il se trouvait dans une situation que lui-même ne contrôlait plus.
Quand il jetait, même, un simple coup d'œil...Tout son passé, revenait, le hantait. Le harcelait, même. Il garda , ( ou tenta ) de garder son calme, et son air, si … dépourvu de tout sentiments..Il arborait donc, un masque. Un masque, que cachait toutes ses expressions, et tous ses ressentiments. C'était...Vraiment troublant. Il s'assit donc. Et, pensif, mit ses poings, sur la table. Il ne revenait pas à quel point..Il pouvait perdre ses moyens...Devant...Une femme. Une simple femme..Qu'il ne connaissait même pas...

Il lui suffisait de lui jeter un regard pour mettre un terme à toutes pensées. Sans même qu'elle esquisse un mouvement, une parole... Elle le déstabilisait complétement. Enfin. On pouvait dire cela, quand on savait ce qu'il ressentait, au fond de lui même, car, superficiellement, il n'affichait aucun ressenti. On ne pouvait savoir dans quel état d'esprit il se trouvait en ce moment. Il paraissait juste, comme d'habitude. Un regard bleu azur, glacial, et aucune expression sur son visage ne venait à casser le masque d' inexpressivité qu'il s'était forgé.

Il serrait les poings. Ne sachant comme réagir face à une rencontre...Fortement inattendue. D'accord, il ne la connaissait pas. Mais ce regard, ces traits, elle lui ressemblait tellement. Pourtant, ce n'était pas elle, c'est une certitude, qui le soulageait un temps soit peu. De plus, elle arborait des vêtements, qui n'étaient pas portés en ces contrées. Elle ne venait donc pas d' 'ici' . Mais pourquoi se mettait-il dans un état pareil... Il ne savait pas lui-même. Il décida d' 'oublier' la jeune femme, de l'ignorer. Mais, impossible. Si son regard n'osait pas rencontrer ses formes, son esprit, lui, était envahi de cette présence. Bien que détournant toutes pensées sur cette jeune femme, celles-ci revenaient, tel un boomerang. Nulle pitié.

Le feu crépitait toujours, et la flamme, brillait toujours d'une ardeur redoublée par les bûches que pouvaient rajouter les personnes qui l'entretenaient. Une flamme, c'est si simple...C'est libre, cela s'étend dès le premier coup de vent... Un peu comme le sentiment de l'amour... Enfin, pour ce dernier, entretenir ce genre de flamme n'était pas vraiment la facilité incarnée... Mais c'est qu'il se mettait à penser au sentiment de l'amour? C'était-il ramolli? Non, il devait se reprendre. Il ne pense et ne réfléchit pas comme ça, d'habitude.

Il leva ses yeux azur, de glace, vers l'inconnue. Puis son regard se déporta sur les côtés. Quitte à dériver sur les côtés....Ne jamais baisser les yeux. Jamais. Signe de soumission. Devant une simple humaine, qui plus est. C'était du grand n'importe quoi... Si son meilleur ami, Alexeï, était présent, qu'aurait-il dit? Humpf. Mais de toutes manières il n'était pas là. Alors cette question ne devait pas se poser.

«Elle» n'était pas seule, en tout cas. Deux autres personnes l'accompagnaient. Une pointe de curiosité anima l'esprit de l'animorphe. Que faisaient-ils par ici... Bonne question. Il allait leur demander... Il se tourna légèrement sur le côté, et débuta une discussion...

« Que faîtes-vous par-ici, sans être inconvenant. Je devine que vous n'êtes pas d'ici...»

Alexeï aurait été là... Il l'aurait frappé. Au minimum. S'il ne s'était pas plié de rire,juste après. « sans être inconvenant» C'est bien le genre de chose qu'il ne dit jamais,...Jamais. Son regard se rivaient sur les inconnus, et évitait par tous les moyens de croiser le regard de la jeune femme. De la peur? Encore une fois, une réaction un peu honteuse...Totalement, honteuse, même.

Bref. Il s'était prononcé. Si la jeune femme était seule, il l'aurait tutoyée. Mais en présence d'autres personnes, il avait utilisé le pluriel, et en juste cause.

Son visage n'affichait toujours pas plus d'expression. C'est comme s'il était de pierre...Tant mieux. Il reporta alors son regard, perçant, et toujours aussi froid, sur la jeune femme. Il attendait désormais une réponse, qui ne intéressera qu'à moitié...
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Enora Abd al-Krim
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeDim 19 Sep - 7:41


    Je savourais chaque bouchée, oubliant un temps soit peu ce voyage dérisoire. Aucun de nous trois parlaient, contents d'avoir enfin quelque chose de chaud à se mettre dans l'estomac. Une fois nos assiettes terminées, une femme vint les récupérer et Jamsheed commanda trois hydromel par la même occasion. Il m'adressa un sourire moqueur que j'interprétais comme le fait de vouloir prendre du bon temps ce soir là. Je lui répondis par un sourire amusé, car nous le méritions. Ce fut Kaveh qui brisa le silence; il se pencha vers moi et murmura : « انه (كان) يجب أن ننظر إليك ». Il me fit un signe de tête et sans répondre, je suivis son regard qui me conduisit à un jeune homme seul à la table à côté de nous. J'esquissais un autre sourire, mais plus timide cette fois-ci, alors que je me retournais face à mon compagnon de voyage. Son éternel protectionnisme me faisait rire à chaque fois. Surtout lorsqu'un aussi bel homme posait les yeux sur moi. J'allais lui répondre lorsqu'une voix inconnue s'adressait à nous. « Que faîtes-vous par-ici, sans être inconvenant. Je devine que vous n'êtes pas d'ici... » Le regard de Kaveh se fit plus dur et je lui donnais un léger coup de pied sous la table avant qu'il n'émette une seule remarque agressive. Nos boissons arrivèrent au même moment, et Jamsheed profita de cette diversion pour se lever et se diriger ver une jeune femme qui se trouvait seule au comptoir. Je savais que Kaveh ne me quitterait pas d'une semelle et je devais donc la jouer fine.

    Je me tournais vers l'inconnu à nos côtés et lui adressais un sourire bienveillant. Je fus touché par ses grands yeux bleus dans lesquels j'étais sûre de pouvoir me noyer. Je restais un moment à le contempler et j'étais certaine d'avoir l'air stupide. Je décidais néanmoins de prendre la parole avant que Kaveh le fasse de manière plus méchante. « Non, nous ne sommes pas d'ici. » Je ne pouvais mentir à cette question, mon accent oriental m'aurait trahis. Pourtant, ayant eu un père de Kleryana, je l'avais moins prononcé que Kaveh ou Jamsheed lorsqu'ils parlaient. Mais à présent, il fallait que je mente concernant notre venue à Kleryana. Surtout que si quelqu'un découvrait qu'on était des Dragons Noirs, j'étais sûre de finir décapitée dans les jours qui suivaient. J'esquissais un sourire et répondis avec naturel: « Nous sommes des marchands d'Ilinsah. Nous allons à Elbereth signer des accords. » Il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Mon éternelle arrogance me permit de poser à mon tour un autre question : « Et vous, vous venez souvent ici ? » Je ne sais pas si je voulais engager une quelconque conversation ou tenter de paraître polie. Je crois plutôt que cet homme m'intriguait, mais aussi qu'il m'attirait. Pourtant, je ne voulais pas me déconcentrer, ne pas quitter de vue ma mission, mon unique raison de ma venue dans ce royaume.

    Une troupe de musiciens entra dans l'auberge, apportant avec eux une ambiance de joie qu'ils communiquaient à tout le monde. Ils saluèrent les habitués et s'installèrent dans le fond de la pièce pour jouer tranquillement. Leur musique était gaie et aurait pu réchauffer le coeur de n'importe quel homme. J'aurai pu apprécier ce pays si je n'y étais pas condamnée à mort. Tant que l'armée royale ne débarquait pas, je n'avais aucune raison de craindre qu'un simple manant me dénonce. Personne ne semblait connaître nos visages et plus personne ne s'occupait de nous.

    Je reportais mon attention sur l'inconnu, me perdant littéralement dans ses magnifiques yeux bleus. Une sensation étrange s'éprit de moi et je n'arrivais pas à la chasser de mon corps et de mon esprit. Je contemplais ce beau visage comme si j'essayais de reconnaître quelqu'un que je n'avais pas vu depuis des années. Il ma plaisait, et je ne pouvais le nier. Quelque chose en lui, dans son regard m'attirait et je n'arrivais pas à résister. J'avais l'impression de le connaître, de l'avoir déjà rencontré au détour d'une ruelle et d'avoir pu embrasser ses lèvres fines. Cette pensée me fit rougir, et je détournais le regard vers Jamsheed qui était en pleine conversation avec une belle demoiselle. Kaveh m'accorda un regard ferme et se leva pour aller remplir son verre vide. Je portais mon attention sur la troupe de musiciens qui jouaient magnifiquement bien, mais le bruit de l'auberge m'enivrait de mal aise.

    Sans réfléchir je me levais brusquement, pris la main de l'inconnu et le tirais vers l'extérieur de l'auberge. Le contact de sa peau m'avait provoqué un frisson agréable, et une léger sourire se dessina sur mes lèvres. Je ne le lâchais qu'une fois dehors. La pluie avait cessée, mais les nuages restaient menaçant, osant par moment montrer la lueur de la lune. Je me retournais vers l'inconnu et lui adressais un sourire timide : « Nous serions mieux ici pour discuter. » Je n'avais aucune idée de comment les choses pouvaient tourner, tant que je ne pensais plus à ma mission et que je passais une bonne soirée. Je voulais, quelques instants oublier pourquoi j'étais revenue à Kleryana, et surtout, pour qui.
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Rikyu

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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeMar 9 Nov - 14:02

Il plantait ses yeux froids dans ceux de la jeune femme, comme s'il cherchait à la " sonder " Que pouvait-elle bien penser? Cette question pouvait facilement trouver une réponse, il ne suffisait que de s'immiscer dans son esprit... Cela pouvait être interressant. Mais il ne savait pas encore si elle était assez forte pour reconnaître cette particulière présence. Il fallait encore attendre un peu. Les deux compagnons étaient encore présents, et jugeaient d'un air grave Rikyu. Après avoir engagé la discussion, il lui semblait qu'un des deux inconnus le regardait plus durement, avec une lueur de méchanceté dans les yeux. Un défi? Le jeune animorphe détestait qu'on puisse le regarder comme cela. D'un air hautain, comme si lui n'était que faiblesse. Faible. Cela, il était loin de l'être. Ou tout du moins mentalement. Physiquement, c'était peut être une autre paire de manche, néanmoins, il ne se débrouillait pas si mal. De toutes manières, ses dagues étaient encore fermement attachées à sa ceinture. Son épée, il l'avait laissée chez lui, n'éprouvant pas le besoin de la ramener dans une auberge, dans laquelle il n'aurait normalement nul besoin de se quereller avec autrui. L'homme le regardait toujours de la même manière. Quel imbécile. C'était en effet ce que pensait l'animorphe à ce moment. L'imbécile. Il se croyait plus fort, certainement, pour oser le regarder comme ça. Oui, un réel sentiment de puissance. S'ils avaient été seuls, Rikyu aurait eu un plaisir malsain à lui prouver sa faiblesse. Mais ils ne l'étaient pas. Leur boissons arrivèrent. Un des hommes se leva, et parti. Le garçon ne le suivit pas du regard, c'était une réelle perte de temps. La jeune femme observait Rikyu dans les yeux, comme si elle était perdue. Ne savait-elle pas quoi dire? ... Etrange. Cela reveilla d'ailleurs la curiosité d'Atryu. Les yeux de son interlocutrice étaient profonds. Elle avait un regard vif et intelligent. Rikyu aurait tellement voulu savoir à quel passé elle appartenait, quelles pensées avait-elle, quels durs moments avait-elle traversé dans sa vie... Car cela, il n'y fit aucun doute, même sans rentrer dans son esprit, le jeune 'homme' le savait. Il allait la sonder. Regarder en elle, dans son esprit. Il se prépara mentalement, pour concentrer plus de puissance, afin que sa présence passe inarperçue. Elle fit un sourire discret, puis répondit à la question, qui semblait désormait inutile. Il la regardait droit dans les yeux, afin de mieux 'sonder' ses pensées.

<< Non, nous ne sommes pas d'ici. >>

Certes, cela , il l'avait deviné bien avant. D'après ses manières, ses habits, son léger accent. Il ne faisait aucun doute qu'elle n'était pas du pays. Même si ses traits étaient pourtant semblable à une autre femme. Après avoir prononcé cette phrase, Rikyu s'imisca, - non sans peine, cela dit - dans l'esprit de la jeune femme, qui n'avait rien de faible, mentalement. Il espérait seulement qu'elle n'avait pas remarqué sa présence, même si c'était très peu probable. Ses idées défilaient très rapidement.Il put recueillir quelques informations telles que son prénom, ou encore, que sa seconde phrase allait être un mensonge, car elle craignait pour sa vie. Un mensonge. D'après ses pensées, elle faisait partie des " dragons noirs ? " Oui. Cela lui disait bien quelque chose. Mais il était curieux de ce qu'elle était bien capable d'inventer.

<< Nous sommes des marchandes d'Ilinsah. Nous allons à Elbereth signer des accords. >>

Mensonge, mensonge , mensonge. Il se retira de son esprit. Il devait en savoir plus, mais de manière plus civilisée. C'était devenu à présent une sorte de pari. S'il n'y arriverait pas par la parole, il y arriverait par l'esprit. C'était un jeu. Ni plus ni moins. Il finirait de toutes mainères par savoir la vérité, il en était sûr. Et là verité, il la recherchait ardamment, comme toute source de savoir que ce fut. Toujours à l'affut de la moindre partielle de culture, c'était son comportement. Quitte à utiliser des manières fortes ou non. Il devait savoir. C'était maintenant devenu une question d'honneur. Il replongea intensément ses yeux dans ceux de la jeune femme. Cette dernière reposa une autre question.

<< Et vous, vous venez souvent ici? >>

La réponse ne se fit pas attendre.

<< Oui. Je vis ici. >>

La troupe de musiciens qui venaient habituellement arriva plus tardivement, ce soir là. Ils saluèrent les gens qu'ils reconnaissaient, et s'installèrent un peu plus loin, dans le fond de la pièce. Il y apportait une ambiance horriblement joyeuse. Beaucoup trop gaie. Cela contrastait d'une manière considérable avec la froideur du regard du jeune animorphe. Les yeux d' Enora, puisqu'elle se prénommait ainsi, - un joli prénom, d'ailleurs - se replantèrent dans ceux de Rikyu. Elle détourna la tête, surement pour repérer un de ses compagnons. L'autre homme assis se leva, puis quitta la table. Ils étaient maintenant seuls.
Brusquement, Enora lui prit la main, qui n'eut que pour seul effet l'écarquillement des yeux de l'animorphe, et le conduisit à l'exterieur du bâtiment animé par toutes les discussions, et les musiciens, jouant avec une bonne humeur désespérante. Le contact avec la main de la jeune femme lui avait laissé un léger frisson. Sa peau était d'une douceur certaine. Mais aussi d'une poigne, d'une fermeté sûre. Cette femme savait combattre, et avait l'habitude des armes. Il n'en faisait aucun doute.
Dehors, les nuages avaient cessé de pleurer, et laissaient parfois place au faible rayonnement de la lune. Intrigué, Rikyu affichait maintenant de l'incertitude, et de l'incompréhension. Cette femme aurait eu un autre physique, et un autre passé ( moins interressant que celui là ) Rikyu aurait rapidement lâché sa main, cela ne faisait aucun doute. Mais il aimait bien cette présence, et l' '' aura '' mystérieux qu'Enora dégageait.

<< Nous serions mieux ici pour discuter >>

Certes. C'était une évidence. Maintenant, il fallait jouer serrer . Ne pas dévoiler tous ses pouvoirs tout de suite. Ne montrer aucun sentiment. Rester d'une neutralité certaine. Bien qu'avoir son comportement habituel demeurait être impossible, il fallait tout du moins garder son calme. Il n'allait pas mettre carte sur table tout de suite, mais au moins révéler une partie de son savoir. Il ne savait pas si ce qu'il allait dire là allait compromettre la soirée entre eux deux ou non, mais sa curiosité était sans limite. Il voulait voir ce si joli visage désemparé.
Il annonça donc avec un sourire serein non dissimulé.

<< Tu as menti tout à l'heure, n'est-ce-pas? ^^ >>

Sa réaction sera interressante. Il esperait seulement qu'elle n'essaierait pas de le tuer. Son secret, elle avait apparamment l'intention qu'il le reste. Cependant, Rikyu affichait un visage calme. Il n'allait pas la dénoncer... Non, il voulait en savoir plus, cette histoire était très interressante. D'ailleurs, il n'avait que ce dernier mot à l'esprit, sa curiosité n'avait aucune limite. Il voulait juste en savoir plus. Il garderait le silence si tel était le bon vouloir d'Enora, mais tout du moins, il voulait la ''connaissance''. Il attendrait donc la réponse de la belle Enora...
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Enora Abd al-Krim
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeVen 19 Nov - 9:30

    Je détachais ma main de la sienne, le froid glissant à nouveau sur ma peau. Je le regardais en coin alors que mon sourire venait de s’effacer sur mon visage. Que voulait-il ? Comment savait-il que je venais de mentir ? Faisait-il parti des troupes de l’armée royale ? Je reculais de quelques pas sans le quitter du regard. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui n’allait pas et je me demandais sans cesse si j’avais fait une erreur auparavant. Un nuage laissa place aux rayons de la lune qui vinrent nous frapper de se douceur. J’observais le visage de cet homme qui me troublait par son calme. « Qui êtes-vous ? » Je finis par articuler. Ses grands yeux semblaient avides de connaissances et je devais m’interdire de les lui fournir. Je ne savais absolument rien de lui et il était hors de question que je compromette ma mission à peine arriver à Kleryana.

    Mon visage se durcit alors que je ne cessais d’observer cet homme. « Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai menti ? Que voulez-vous ? » Ma voix grave résonna dans la nuit alors qu’un nouveau nuage passa devant la lune nous privant de sa lumière. Je n’en attendis pas davantage et décidais de couper court à cette conversation. Je décidais de rentrer dans l’auberge pour rejoindre mes compagnons de voyage lorsque j’entendis des voix provenir de la route. Je décalais ma tête par simple curiosité, mais ce geste me sauva : trois gardes royaux s’approchaient de l’auberge, et même si c’était leur temps de pause, je pouvais parier qu’ils n’hésiteraient pas à me tuer. Ou pire, de m’amener devant le roi. Je jetais un rapide coup d’œil vers l’inconnu et me dirigeais vers les écuries qui se trouvaient à ma droite. Une fois devant la grande porte entrouverte, je me retournais ; la confiance n’était pas mon fort et je n’arrivais pas à laisser cet homme derrière moi. S’il avait su que je mentais, il pouvait être capable de n’importe quoi. Je revins vers lui et lui attrapais le bras par les vêtements. Je le tirai de force jusqu’aux écuries alors que les gardes venaient de passer le coin de l’auberge. Mais nous étions à l’abri, seul un garde tourna la tête vers l’endroit où nous étions caché. Je ne refermais pas tout de suite la porte pour éviter d’attirer l’attention, mais je l’observais à travers les planches de bois. Je voulais éviter toutes interactions, ce n’était pas le moment. Par chance, un de ses collègues l’appela et il reporta son attention sur l’auberge pour finalement y entrer. Je soupirais de soulagement. Kaveh et Jamsheed ne risquaient rien.

    Doucement, je fermais la porte des écuries et m’engouffrais à l’intérieur. L’endroit était sombre, sans aucune trace de lanternes ou de bougies, trop dangereuses avec toute cette paille. Mes facultés d’assassin me permettaient de me guider dans l’obscurité, et je pouvais vaguement distinguer la silhouette de l’inconnu. « Désolée pour ça, mais je n’aime pas trop la présence de l’armée royale. » pour éviter qu’il réplique, je poursuivis instantanément. « Je ne vous dirai rien, je ne vous connais pas et je n’ai aucune confiance en l’inconnu. Mes problèmes ne regardent que moi. »

    Peut-être dans d’autres cas, j’aurai assassiné cet homme, rien parce qu’il venait d’assister à ma grande peur de l’armée de Kleryana et j’étais persuadé qu’il n’allait pas tarder à comprendre que j’étais une fugitive. Je me dirigeais vers un cheval dans un box et passa mes doigts sur son encolure. Le contact avec la chaleur de l’animal me réchauffa un temps soit peu. Tout en m’occupant du cheval, je m’adressais à mon interlocuteur : « Excusez-moi de réagir ainsi, mais je n’ai pas le choix. Vous n’êtes pas obligé de rester avec moi, de toute façon je vais escalader la façade pour regagner ma chambre. Je resterai caché cette nuit et j’aurai disparu avant l’aube. » Quelque chose me disait de tuer cet homme sur le champ, et pourtant, je n’y arrivais pas. Il pouvait cependant présenter une menace que je devais éliminer. Le risque était trop grand.
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Rikyu

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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeSam 20 Nov - 12:57

« Qui êtes-vous? »

Elle était troublée, son si beau visage, affichant sans cacher ,son si grand désarroi, ne savait plus trop que faire dans une situation comme celle-ci. Elle devait se poser mille et une questions... Cela devait être tellement troublant, pour elle... Délectant de la voir ainsi. Rikyu se demandait si elle allait essayer de le tuer. Peut-être. Si c'était le cas, la situation serait encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà. Il avait rencontré une jeune femme qui ne ménageait pas en secrets, c'était un fait, mais il restait encore à les découvrir. Dans ce cas, il fallait peut être jouer carte sur table, non ? Peut-être, mais pas tout de suite. Il fallait encore attendre un peu, … voir ce visage se décomposer sous la peur … Tellement charmant. Lui, commençait à afficher volontairement un sourire en coin, fier de lui, et Enora reprit la parole. Une autre question.

« Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai menti? Que voulez-vous ? »

Sa voix s'était durcie, et elle avait repris le contrôle de soi-même. Mentalement, elle était forte, certes, mais certainement pas assez pour bloquer Rikyu dans son esprit. Remarque, il n'avait pas essayer de lui faire résistance. Il n'essaiera pas. Pas maintenant, tout du moins, cette jeune femme avait beaucoup, beaucoup à offrir. Elle a des connaissances que Rikyu n'a pas. Mais tout de même, quelle impertinente façon de se présenter. Dire un mensonge sur son compte, puis demander aux autres leur identité, d'un coup. Peut-être à ce moment là pensait-elle que le jeune homme allait dire la vérité ? Non, il ne l'aurait pas dite, ou alors, il lui aurait révélé plus tard, juste pour rendre à Enora la monnaie de sa pièce. Un peu rancunier, ce garçon. De toutes manières, il l'a toujours été. La rancune est quelque chose qui lui tient à cœur , et même si le temps passe, celle-ci ne s'estompe pas, tout du moins si elle ne croît pas non plus. Plus une personne qui doit des excuses à la noble personne qu'est Rikyu met dû temps à s'exécuter, plus la haine de l'animorphe grandit. C'est comme cela que le garçon l'entend, et il ne l'entendra pas autrement.
Les nuages avaient caché toutes sources de lumière. Ils étaient tout deux maintenant dans un noir, presque complet. Le jeune homme , -étant félin en même temps-, aimait cette ambiance, ce noir, qu'il l'enveloppait d'un épais velours, comme une protection... Étant humain, celui-ci ne voyait pas dans le noir, et cela l'offusquait grandement. En effet, quand il est en forme de panthère, le noir pour lui n'est qu'une couleur absente, car il voit, à travers. Être nyctalope est quelque chose de très utile lors des nuits noires... Mais maintenant, il ne lui reste de l'ouïe, afin de faire face à la situation qui l'attendait. Trois gardes se dirigeaient vers l'auberge, comme à leur habitude. La patrouille, de toutes manières, n'allait pas bien loin dans leur recherche, encore une fois, comme à leur habitude. Ce n'est pas s'ils venaient ( comme à leur habitude...) Boire un verre ou deux. Bref, rien de bien méchant, quoique , une fois, l'un de s'est pris de tête avec Rikyu. Dommage qu'il ne soit plus là pour en témoigner. Bref. Enora avait fait volte-face, et se dirigeait vers l'entrée de l'auberge. Alors, elle le fuyait? Cette personne si combattive, préférait la fuite? Ah. Étrange. Elle tourna la tête - sorte de réflexe, sans doute - puis aperçut les gardes arrivant à pas lents. Alors qu'elle allait franchir la porte de l'auberge, elle s'arrêta, et se dirigea vers celles de l'écurie. Autre réaction étrange. Elle fuyait les gardes royaux. Elle avait donc peur qu'on la découvre... Intéressant. Elle se stoppa – encore une fois – devant la porte, puis revint sur ses pas, et attira Rikyu dans les écuries. Mais que faisait-elle? Elle le fuyait , puis le ramenait dans la même salle qu'elle? Étrange. L'un des gardes tournait la tête vers l'endroit de la ''cachette''. Oh. Rikyu aurait très bien imaginé comment la scène aurait tourné si celui-ci se serait rapproché des écuries. Comme l'homme avait été appelé par l'un de ses collègues, il fit volte-face, et entra dans l'auberge.

« Désolée pour cela, mais je n'aime pas trop la présence de l'armée royale. »

Logique. Tout de suite après, sans laisser le temps à Rikyu de dire quoi que se soit, bien qu'il n'en avait pas l'intention. Il faisait noir, et ne distinguait pas les yeux de son interlocutrice. Il se retourna, et entrouvrit légèrement la porte, de sortes à ce qu'un seul filet de lumière s'introduise dans la pièce. Il alla directement sur l'œil gauche d' Enora. Un œil, azur, très beau. Encore une fois, il ne put qu'admirer ce regard si profond. Le reste de son corps était plus dans l'ombre, mais Rikyu pouvait deviner des formes plus qu'agréable à regarder. Elle quitta le filet de lumière, repassant dans l'ombre. Elle s'approcha d'un des chevaux qui étaient dans le box. Ce fut maintenant le jeune homme qui traversa le rayon de lune, et regardait Enora avec un regard insistant.

« Excusez-moi de réagir ainsi, mais je n'ai pas le choix. Vous n'êtes pas obligé de rester avec moi, de toutes façons de je vais escalader la façade pour regagner ma chambre. Je resterai cachée cette nuit et j'aurai disparu à l'aube. »

Encore une fois, c'était étrange. Elle le fuyait il y a quelques instants, et pourtant, elle lui dit maintenant où elle se rendrait, et même, se cacherait? Il aimait beaucoup son caractère mystérieux. Elle avait de toutes évidences renoncer à le tuer. Enfin, peut-être. Qui vivra verra. Quelle ironie. S'il voulait la garder en ces lieux, il fallait dire quelque chose de pertinent , qui la fera rester. C'est tout. Maintenant, en a t-il vraiment l'envie? Il planta ses yeux dans ceux d' Enora. Elle avait vraiment un magnifique regard. Elle attendait certainement une réponse. Que voulait-elle vraiment? Qu'il la retienne? Qu'il la laisse partir, ...fuir? Il choisit la première option. Il n'avait pas beaucoup parlé, lors de cette soirée... Il aurait aimé en savoir plus sur elle, c'était certain. Mais il n'allait pas apprendre beaucoup de choses ce soir là. Elle allait partir, et, à ce moment, sa seule mission était de l'en empêcher. C'est vrai. Il n'avait vraiment rien d'autre. En fait, c'était à présent sa ...raison de vivre? Non, tout de même pas , il ne faut pas conclure cela trop vite.
C'est donc à son tour, de lui prendre doucement la main, ou plus précisément, le poignet. Il avait la main sur la sienne, et cela lui procréa un léger frisson...

« Attends, dit-il dans un souffle. Je...Je pense pouvoir t'aider. J'avoue, J'avoue savoir qui tu es, Enora. »

C'était la première fois qu'il prononçait son nom. Il jouait à présent cartes sur table, ou plus précisément, commençait-il à poser la première. Car des cartes cachées, il en avait en sa possession... Ne le lui laissant pas répondre quoi que ce fut, il continua donc.

« Je sais que l'idée de me tuer te traversera l'esprit, mais , s'il te plaît, ne fais pas ça. Je sais qui tu es, et j'aimerai t'aider. Même si je ne sais en aucun cas si cela sera possible. N'essaie pas de me tuer, tu ne sais pas de quoi je suis capable. »

Il est vrai que dans cette situation, il ne savait pas trop qui allait être le vainqueur. Mais le possesseur de ces cartes si mystérieuses savait bluffer. Il allait de toutes façons recevoir au grand maximum deux coups. Couteaux à la main ou non, d'ailleurs, face à cette femme, il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Puis, utiliser son pouvoir pour la repousser ne serait pas difficile, après tout. Il s'était connu dans des situations plus dramatiques. Il enfonçait ses yeux azur dans ceux de la jeune femme, s'attendant à quelque réaction que se soit.


Dernière édition par Rikyu le Sam 8 Jan - 7:11, édité 1 fois
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Enora Abd al-Krim
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeVen 7 Jan - 6:40


    Mes yeux n’arrivèrent pas à le quitter et j’arrêtais machinalement l’affection que je portais au cheval. Je m’en dégageais lentement et m’approchais de cet homme dont je ne savais absolument rien. Mais lui semblais me connaître et cela ne me plaisait absolument pas. Je le regardais, scrutant ses moindres gestes. Il connaissait mon prénom, sans m’avoir informé du sien. Qui était-il ?

    Brusquement, je dégainais la dague cachée dans ma tunique et avec violence, je forçais l’inconnu à reculer pour le plaquer contre le mur de bois de la grange. Lame sous son cou, j’étais prête à faire face à n’importe quelle attaque ou geste de défense de sa part. Et s’il le fallait, j’étais prête à le tuer. Si ma vie en dépendait…

    « Vous semblez bien me connaître, et je vous avoue que cette situation ne me plaît guère. »

    Ma voix tranchante appuyait ma menace. Je fis davantage pression contre son corps. Scène assez troublante, mais je n’en fis nullement part. Je pouvais sentir sa chaleur et son souffle court. Cependant, je relayais tout ceci au fond de mon esprit et ne perdis pas ma concentration. Je ne savais pas si ma vie était en jeu, mais je ferai tout pour la préservée.

    « Qui êtes-vous ? Qu’attendez-vous de moi ? Et ne mentez pas, ne me donnez pas une bonne raison de vous tuer ! »

    J’allais appuyer davantage la lame sur sa gorge, sans pour autant le blesser, lorsque la porte de la grange s’ouvrit brusquement, laissant entrer un large rayon de lune. Je tournais brusquement la tête, au risque de me faire piéger par mon inconnu. Un soldat de l’armée royale entra. Je reconnu celui qui avait été intrigué par la grange dès son arrivée. Je retournais la lame de ma dague pour ne pas blesser mon compagnon, et le saisit au col pour le tirer contre moi. Nous longeâmes le mur de bois pour rester dans l’obscurité et je le forçais à se coucher dans la paille, derrière un gros tas de foin. Je la lâchais et m’accroupis à côté de lui pour ne pas perdre le soldat de vue, empoignant ma dague. Je savais que je devais me débarrasser de lui avant quoi que cela soit.

    Je jetais un rapide coup d’œil vers mon inconnu. Décidément, tous les éléments étaient contre moi pour que je ne sache pas la vérité. Je le regardais en biais, ne sachant quoi penser à cet instant. Quelque chose dans son regard m’intrigua fortement et brusquement, je compris : il lisait dans mes pensées. La rage s’empara de moi, mais je ne le montrais pas. Par contre, je traduisais mes pensées dans ma langue natale, et à moins qu’il ne comprenne la langue d’Ilinsah, il n’avait aucun moyen de lire en moi. Je détournais le regard pour reporter mon attention sur le garde. Seulement, je ne le vis nulle part. J’étais pourtant persuadé qu’il était encore dans la grange.

    Je me redressais lentement, sur mes gardes. Je n’eu que très peu de temps pour me décaler sur la gauche avant qu’une lame vienne frôler mon oreille, puis s’enfoncer dans le bois du pilier derrière moi. Mon esquive venait de me sauver la vie, alors que le garde se tenait devant moi. Je n’attendis pas davantage et l’attaquait ; prenant appui sur mes jambes, je me propulsais sur lui et le plaquais rapidement au sol. La faiblesse de cet homme me fit sourire, et provoqua un certain sadisme en moi. L’art des Hashishiyyin. Je fis parcourir la lame de ma dague sur sa gorge, le tuant sur le coup et sans bruit.

    Je me relevais immédiatement et me dépêcha d’aller fermer la porte de la grange. Je poussais également le gros loquet pour la bloquer. L’endroit fut plongé dans l’obscurité, brisée par une petite lucarne par laquelle passaient quelques rayons de lune, éclairant légèrement. Je me dirigeais vers mon inconnu, ne m’occupant plus de ce garde.

    « Maintenant qu’il n’y a plus que nous, répondez à mes questions ! »

    Je ne lui laissais pas le choix…
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeSam 8 Jan - 2:41

Dubitatif, cela, il l'était, si l'on peut dire, un stricte minimum. La situation était partagée entre plusieurs destinées. Cette ambiance lui faisait monter en lui comme une douce et lente excitation. Il aimait ce qu'il était en train de vivre, c'est un fait. Il ne serait pas le perdant dans l'histoire, c'est tout ce qu'il pouvait dire jusqu'à présent. Il n'y aurait peut être aucun perdant, d'ailleurs. Il était juste dans un endroit pratiquement clos, avec une femme dont il ne connaissait l'identité qu'après avoir fouillé dans son large esprit, et de surcroit était sans doute en danger de mort. Il y avait de plus les gardes patrouillant, comme à leur habitude, qui n'étaient que non loin. Que pouvait-il faire de plus pour se mettre la pression, qu'il ne ressentait aucunement, d'ailleurs? Cette expérience lui était d'ailleurs plus qu'agréable, étrangement.

Il avait pour l'heure donné assez d'informations pour que la jeune femme puisse comprendre son pouvoir de télépathie. Elle était surement assez intelligente pour comprendre cela, c'était une certitude, et une excellente façon de la mettre à l'épreuve. C'était la première ''devinette'' que soumettait Rikyu à Enora. Et il ne doutait pas un seul instant qu'elle allait la résoudre sans aucun problème.

Soudain, avec une célérité déconcertante, Enora avait dégainé une dague, et l'appuya non sans violence contre le cou -pour le moment, apparemment- immaculé du jeune homme. Elle agissait enfin. Elle possédait d'ailleurs de grandes aptitudes de combat, et un esprit remarquablement fort. Rikyu s'était résigné à se coller contre le mur de bois, qui était d'une fraicheur presque humide, du fait que les vieilles planches étaient trempées, avec la pluie tombée il y a peu. Il s'inquiétait presque plus pour ses vêtements qui aillaient surement être salis que son propre cou. Elle allait peut-être le tuer, qui sait? Non. Il ne pensait pas. Tant qu'elle n'avait pas ses réponses, elle ne ferait rien, à part le titiller un peu. Le torturer, en somme. Mais pour Rikyu, la douleur était quelque chose de remarquablement instructif. Il était presque insensible à celle-ci. Tout du moins, sentir SON sang chaud couler le long de son corps sous la torture serait une expérience nouvelle pour lui. Il s'est déjà blessé à maintes reprises, plus ou moins gravement, mais il ne s'était jamais inquiété plus que cela. La douleur vient de l'esprit, du cerveau. Si celui-ci ne s'en préoccupe aucunement, il n'y a pas de raison que celui-ci souffre. À part si la blessure est vraiment trop grand, bien sûr. Il ne survivrait surement pas à une profonde entaille dans le cou. Mais qu'importe, il n'allait pas mourir maintenant, son heure n'était pas venue. Pas encore. Il avait encore trop de choses à faire et à apprendre pour mourir maintenant. Bref. Il se laisse donc faire pour le moment, laissant la ''femelle'' penser décider du sort de Rikyu. Passif, il planta des yeux joueurs dans ceux d' Enora, et la gratifia d'un beau sourire.

« Vous semblez bien le connaître, et je vous avoue que cette situation ne me plaît guère. »

De cette phrase, plusieurs choses à confirmer, et à souligner. D'abord, elle le vouvoyait encore, ne serait-ce pas une marque de respect? Sa méfiance était grande, mais la violence des propos étaient faible. Sa voix était par contre très tranchante, telle une magnifique lame aiguisée parfaitement, qui ne laissait aucunement d'autres choix que de lui répondre soit par un autre coup, soit par une soumission. De deux, elle était intriguée. Elle ne le tuerait donc pas pour le moment. Elle voulait juste en savoir plus. C'est une situation qui semblerait être particulièrement jouissive, pour Atrïou. La menace devenait de plus en plus grande de seconde en seconde. La pression sur son corps devenait plus intense. À présent, le souffle chaud de Rikyu devait lentement s'écraser dans le cou d' Enora. Le sourire qui s'était effacé momentanément des lèvres de Rikyu avait repris toutes ses formes. La puissance qu'il ressentait à ce moment là était incomparable, même si c'était lui qui était soumis, pour le moment, et qu'il n'était pas en position de puissance pour le moins du monde, disons, physiquement.

« N'avoue pas, dit-il dans un faible sourire, on ne devrait pas avouer quoi que se soit à un parfait inconnu...si? »

Il était surement déroutant. L'attention qu'il avait pour Enora était grande, il ne pouvait le cacher au fond de lui. Il ne pouvait pas s'empêcher de la ''tester''. Quelles valeurs avait-elle, elle qui venait de loin? Pleins de questions trottaient de-ci delà dans son esprit, et espérait qu'elles trouvent rapidement réponse. En réalité, il jouait avec elle, et ses sentiments. Il attendait ses réactions avec impatience, comme la suite d'un livre qu'on dévorerait avec ambition et excitation.

« Qui êtes-vous? Qu'attendez-vous de moi? Et ne mentez pas, ne me donnez pas une bonne raison de vous tuer ! »

Voilà qui était rudement intéressant. L'interrogatoire débutait. Pourtant, celui-ci allait être interrompu brusquement par l'arrivée d'un personnage non désiré : un garde. N'importe quelle personne censée qui serait à la place de Rikyu aurait espéré de cette situation que le garde l'aide, mais le jeune homme, non. Il souhaitait seulement continuer cette ''discussion'' tranquillement. En ouvrant la porte, l'homme avait laissé un rayon de lumière passer, pourtant, Rikyu et Enora était toujours dans une demie-obscurité. Rikyu sentit la pression de la lame s'atténuer, et se laissa tirer par le col contre la jeune femme. Il ne laissait apparaître aucune résistance, comme si la jeune femme s'amusait avec un pantin vivant. '' comme si ''. La réalité était toute autre. Longer le mur était pour le moment la meilleure solution afin de rester dans l'ombre. Hormis le fait de tuer le garde, bien entendu. Elle le ''força'' ensuite à se coucher dans la paille. Il eut pour réaction de se mettre sur le dos, tête contre la botte de foin, les mains jointes derrière la tête. Comportement horriblement foutiste. Le garde était encore là, non loin. Un autre moyen de test pour Enora. Que de situations alléchantes! Rikyu décida encore une fois de s'insinuer dans son esprit, afin de connaître ses pensées les plus profondes... C'est alors qu'elle tourna un tant soit peu la tête vers lui, le regardant de biais. Un rage intense s'empara d'elle. Son regard était teinté d'une flamme sans merci: Elle avait compris. Elle avait d'ailleurs traduit ses pensées dans une autre langue, ce qui amusa beaucoup Rikyu, décelant tout de même chaque émotion qui se cachait derrière chaque parole. Rikyu avait senti le garde s'approcher depuis longtemps. Enora devait s'en douter aussi, et avait superbement esquivé la première attaque. Il ne voyait aucune des deux personnes, mais les émotions de chacun se sentaient à des kilomètres à la ronde. Enora révéla un certain sadisme. Un plaisir de tuer. Cela fit tellement plaisir à Rikyu qu'il en afficha un agréable sourire : Elle était comme lui. C'était rapidement fini. Le garde avait été assassiné, sans aucun bruit. Une douce admiration pesait sur le cœur de Rikyu, lui insufflant un doux plaisir. Peu de personnes arrivait à l'impressionner. Alors qu'elle avait passé toutes les ''épreuves'', elle ferma la porte, en fermant le loquet. Le lieu se retrouvait plongé dans une obscurité sans faille. Étant un félin par nature, Atrïou distinguait pourtant formes et mouvements. Il ne voyait bien entendu que moins bien que lorsque qu'il était en forme de panthère, mais c'était déjà une aptitude très pratique. Un nuage décida de libérer la lueur de la lune, qui traversait alors la petite lucarne qui tenait ici pour fenêtre. La grange était maintenant très faiblement éclairée. Rikyu arrivait alors jusqu'à voir le moindre petit détail. Enora se redirigea vers Rikyu, sereine. Elle ne le menaçait plus de sa lame. Peut être que la mort du garde signifiait être un assez bon exemple pour elle. Dommage. Avoir une lame sous la gorge était quelque chose d'excitant.

« Maintenant qu'il n'y a plus que nous, répondez à mes questions. »

Il laissa apparaître un doux sourire avant de ne répondre qu'à moitié à ses attentes. Il se releva, se tenant bien droit face à elle, en faisant en sorte qu'il ne perdit aucunement un air convainquant.

« Je me nomme Rikyu. J'attends de toi à ce que tu me laisses t'aider. Et il rajouta avec un grand sourire, et je ne te mens pas le moins du monde, je pourrais te le jurer. Autant ne pas le cacher, tu as réussi à comprendre que je lisais dans ton esprit. C'est d'ailleurs comme cela que j'ai pu apprendre de toi certaines choses, qui, sans ne vouloir rien cacher, encore une fois, m'ont plu particulièrement. Je ne cherche en aucun cas à te vendre, cela serait vraiment idiot de ma part. Excuse-moi de ces intrusions dans ton esprit, j'arrêterais si tu le souhaites. Et même, si tu le désires, je t'aiderais à y résister. Devenir plus puissante mentalement, en somme. Je ne cherche qu'à t'aider. J'ai vu qu'on se ressemblait, tu sais? Même si tu ne voudras peut-être pas le croire. Il se répéta une dernière fois, en étant aussi convainquant que cela était possible. Je ne cherche qu'à t'aider. Je m'ennuie de ma vie, qui n'a pour le moment aucun sens. Et ton arrivée va peut-être changer tout cela, si tu l'acceptes. »

Il ne savait pas comment elle allait réagir. Il espérait seulement qu'elle accepterait. Son être le fascinait d'une mesure...démesurée, justement. Il avait répondu à toutes ces questions, clairement, nettement, précisément. Il n'avait bien entendu pas tout dit sur lui, faire confiance tout de suite à une femme de ce tempérament était peut-être un minimum dangereux. Remarque, par opposition, faire confiance à Rikyu était peut-être un minimum dangereux aussi mais tant qu'il tient en estime une personne, jamais il ne fera quoi que se soit pour lui nuire. C'est un fait. Et Enora était en train de devenir une des ces personnes. Il regretterait de la perdre. Ils étaient maintenant tout deux dans une grange faiblement éclairée, et étaient en train de discuter de leur avenir. Il leva vers elle ses yeux, planta son regard dans le sien, se faisant très insistant. Il attendait sa réponse, et espérait qu'elle accède à se requête.
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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeMer 12 Jan - 6:46


    Je le regardais en coin, en silence. Que pouvais-je bien penser d’un tel individu ? Il venait d’assister à une exécution, d’un garde peut-être mais au-delà, il était surement père d’une famille. Je venais de commettre un meurtre, et j’avais un témoin. Toujours en prenant soin de traduire mes pensées dans ma langue natale, je pesais le pour et le contre pour tuer cet homme. De plus, il savait tellement de choses à mon sujet. Je ne savais pas si j’étais capable de faire confiance à quiconque en dehors de mes compagnons de voyage. Mes pensées se dirigèrent vers l’auberge où Kaveh et Jamsheed devaient se demander ce que je pouvais faire ou dans quel pétrin je m’étais encore fourré. Mais l’idée que les gardes leur soient tombés dessus s’insinua en moi et n’arrivait plus à me quitter. La panique s’empara de moi tel un poison dont je devais rapidement me débarrasser.

    Je reportais furtivement mon attention sur mon interlocuteur.

    « Rikyu… Hmm. »

    Je restais évasive, non seulement parce qu’il en savait déjà trop sur moi et de plus, je n’arrivais pas à donner ma confiance à n’importe qui. Je préférais rester hermétique à tout ceci, quitte à blesser. Voire tuer. Sans un autre mot, je retournais près du corps du garde et entrepris de le fouiller. Je passais mes mains sur son uniforme jusqu’à trouver une petite bourse accrochée à sa ceinture. Elle contenait quelques pièces d’argent que je récupérais et cachais dans ma tunique. Je sentais le regard du jeune homme sur moi, et bien que cette situation ne m’inspirait guère confiance, je consentais à lui fournir quelques explications dans sa langue, mais avec mon accent des terres orientales :

    « Comme tu le sais, je me nomme Enora et je viens de l’empire d’Ilinsah. Je suis une Hashishiyyin, une assassin. Ma tête est mise à prix dans ton royaume, ce qui explique mon aversion pour les militaires royaux. »

    Tout en parlant, j’essuyais la lame de ma dague sur la tunique du garde, puis la rangeais doucement à sa place. Je me dirigeais vers la tête du corps, pour le prendre sous les aisselles. Dans un effort, je le soulevais puis fis glisser le cadavre sur le sol pour aller le cacher sous un tas de paille. Il fallait que j’efface les preuves afin d’éviter qu’on suive ma trace. Ce meurtre était déjà une erreur. Je lâchais le corps et entrepris de le recouvrir de foin jusqu’à ce qu’il disparaisse. Une foois cela fait, je me relevais et me dirigeais vers Rikyu, le menaçant de ma voix tranchante :

    « Il va de soi que tu ne me trahiras pas. »

    Sans en ajouter davantage, je pris le temps de remuer le sol en terre de la grange pour qu’il absorbe le sang déversé et le dissimuler.

    « Je vais à Elbereth pour une mission de la plus haute importance. »

    Mes pensées se dirigèrent vers la capitale. La situation en était dramatique et mon commanditaire avait été exigeant sur cette mission. Je n’avais pas le choix d’accepter et de quitter temporairement mon pays. La curiosité mais aussi la cause avait pris le dessus, et je commençais à croire que je croyais à la cause de cette mission.

    Slorak…

    Un frisson me parcouru rien qu’en pensant à lui. Les années s’étaient inlassablement écoulées depuis notre dernière rencontre, qui était également la date de ma mise à mort dans ce royaume. Je m’étais promis de ne plus m’occuper des affaires de la famille royale, mais à croire que mon destin me rattrapais. Je grimaçais à cette pensée et tournais brusquement la tête vers Rikyu, le regardant en coin. Je ne savais pas de quelle façon je venais d’exprimer mes pensées et je n’avais aucune envie qu’il connaisse celles-ci. Je ne lui laissais pas le temps de rebondir sur cet argument et m’approchais davantage de lui, d’autres auraient considéré cette approche comme intime.

    « Tu veux m’aider ? Tu n’as aucune idée de qui je suis réellement et ce n’est rien comparé à ce que tu as pu lire en moi. Je suis une assassin, et ma vie n’est qu’un flot de tourments les plus ardents les uns que les autres. Ma mission à Elbereth doit rester dans le plus grand secret et je mets certainement ma vie en jeu. Alors dis-moi de quelle façon tu veux m’aider ? »

    Je jetais un rapide coup d’œil vers la porte. L’absence de ce garde mettrait les deux autres dans le doute, et cet endroit devenait dangereux à chaque instant. Nous ne pouvions rester là. Je regardais Rikyu dans les yeux et je pensais qu’il pouvait faire ses preuves. Je lui fis part de mon inquiétude et lui proposait un plan d’action. En fait, je ne lui laissais pas vraiment d’autres choix que d’accepter. Je pris une clef dans ma tunique et lui remettais en main propre. Le contact de sa peau m’apaisait, chose que je n’arrivais pas à comprendre. Je ne le connaissais que trop peu, et pourtant, quelque chose en lui m’offrait du réconfort. Je prolongeais ce contact tout en lui parlant.

    « Voici la clef de ma chambre. Vas à l’auberge et trouve les gardes ; tu leur diras que leur compagnon est rentré à la caserne parce qu’il était souffrant et que tu l’as aidé. Si tu es d’ici, ils te croiront et continueront à boire sans se soucier de leur collègue. Ensuite, passe à côté de mes deux amis et montre leur simplement cette clef, ils comprendront. Monte dans la chambre numéro cinq et ouvre moi la fenêtre. »

    Je rompais le contact de sa peau sur la mienne. Je lui adressais un regard remplis de sous-entendus, à la fois d’encouragement, mais aussi de mise en garde contre une quelconque trahison. Puis, je le quittais, en ouvrant la porte de la grange. Le ciel venait de se couvrir à nouveau de nuages et il commençait à pleuvoir. Je jetais un rapide coup d’œil à la porte de l’auberge, mais m’engagea vers la façade à l’opposé de l’établissement. Plongée dans le noir, j’arrivais tout de même à distinguer quelques appuis pour permettre une ascension. Rapidement, je grimpais en m’aidant de caisses entassées, de corniches et quelques acrobaties apprises à Shahnaz. J’arrivais sur le balcon qui donnait à ma chambre et attendais que Rikyu m’ouvre. La pluie tombait de plus en plus fort et je serai vite trempée s’il mettait trop de temps. Mais j’avais besoin de voir si je pouvais lui faire confiance.
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Rikyu

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MessageSujet: Re: La route est longue [pv Rikyu]   La route est longue [pv Rikyu] Icon_minitimeJeu 20 Jan - 6:40

« Rikyu...Hm. »

Elle était restée perplexe sur son nom. Quoi de plus étrange, certainement, pour elle, que ce nom qui n'est sans doute pas courant de là où elle vient. Cela doit être un prénom rudement peu utilisé. Voir, pas du tout. Il est vrai que le jeune homme ne portait pas ses prénoms dans son cœur, mais c'est le moins qu'il puisse faire, de se garder au moins une identité officielle. Il a donc décidé de garder ces deux prénoms. Il aurait pu les changer, certes, et opter pour des prénoms lui convenant certainement mieux, mais il trouvait que cela aurait été bien inconvenant au bon vouloir de ses parents, qui l'avaient prénommé comme cela.
''Elle'' le regardait toujours, fixement, comme pour le jauger des paroles précédemment prononcées. C'était un acte tout à fait compréhensible, en soi. Rencontrer un inconnu, pendant une mission, qui -normalement- tient à rester d'une discrétion sans faille, et ce même individu, qui découvre une bonne partie de l'affaire, demande à venir avec vous. Ce n'est pas la situation où l'on aurait le plus confiance, c'est un fait. Mais Rikyu était tellement sérieux et sincère qu'il aurait pu faire avaler n'importe quoi à n'importe qui.

Elle le quitta du regard, pour le reporter sur le mort. Elle s'en approcha, le fouilla, et lui prit le peu d'argent qu'il avait sur lui. Enora ne devait pas avoir beaucoup de richesses. Ou tout du moins, de l'argent ''d'ici ''. Alors que le jeune homme jouissait d'une existence sans problème d'argent, elle devait avoir quelques ennuis. Ce sont les lois du hasard. On ne choisit pas où, quand, pourquoi, et avec qui on vient au monde, n'est-ce-pas? Le hasard...Le simple hasard, vraiment? C'est encore une question existentielle qui restera sans réponse. Il est vrai que le bonheur n'est pas le principal acteur de la vie de l'animorphe, mais, est-ce-vraiment lui qui l'a choisi? Il n'y peut rien, de la vie qu'il mène. Comme personne n'y peut rien, d'ailleurs.

« Comme tu le sais, je me nomme Enora, et je viens de l'empire d'Ilinsah. Je suis une Hashishiyyin, une assassin. Ma tête est mise prix dans ton royaume, ce qui explique mon aversion pour les militaires royaux. »

Elle nettoya l'arme sur la tunique du garde, et tira le corps à l'abri des regards indiscrets.
Une chose était sûre, elle avait le souci de la propreté. Une chose qui ne pu que plaire au jeune homme.
Elle était assassin. Détestait les garde. Tuait avec sang-froid. Rikyu ne pouvait que l'apprécier.

« Si ma tête devait être mise à prix pour tous les crimes commis dans ce royaume, il en va de soi que je ne serais déjà plus de ce monde. Tuer avec discrétion, c'est la seule règle à respecter. Si l'on est découvert,... Se cacher. Selon diverses façons, d'ailleurs. »

Le jeune homme affichait un sourire suspect. Vu qu'il pouvait changer d'apparence dès son bon vouloir, se cacher n'était pas vraiment une tâche rudement ardue pour lui. Il venait tout de même de dévoiler un autre aspect de lui, beaucoup plus dangereux qui celui qu'il affichait auparavant. Mais il espérait seulement qu'elle comprendrait qu'il ne lui veut aucun mal, et qu'il ne lui en voudrait surement jamais, si elle reste telle qu'elle est. Tuer n'est pas une chose qu'il fait fréquemment. Mais quand on le provoque, il faut savoir en payer les conséquences. Des conséquences, plus ou moins lourdes.

« Il va de soi que tu ne me trahiras pas. »

« C'est un fait. »

Elle effaçait le sang sur le sol. Toutes les preuves devaient être effacées. Toutes. Et pour Enora, Rikyu en était une, en fait. Il pouvait à tout moment faire échouer sa mission... Mais, ce n'est pas ce qu'il désirait faire, et il comptait bien le lui démontrer.

« Je vais à Elbereth pour une mission de la plus haute importance. Tu veux m'aider? Tu n'as aucune idée de qui je suis réellement et ce n'est rien comparé à ce que tu as pu lire en moi. Je suis une assassin, et ma vie n'est qu'un flot de tourments les plus ardents les uns que les autres. Ma mission à Elbereth doit rester dans le plus grand secret et je mets certainement ma vie en jeu. Alors dis moi de quelles façons tu veux m'aider? »

« En effet. Mais j'en sais assez sur toi pour te dire que tu ne m'es pas si différente. Peut-être que ma connaissance sur toi ne se limite qu'à l'intrusion dans ton esprit, mais je sais que je peux te faire confiance. Et d'ailleurs, par rapport à cela, sache que j'ai cessé, par pur respect pour toi. C'était inconvenant, mais je voulais absolument savoir. Et sache que l'aide que je peux t'apporter est sans conteste d'une assez grande qualité. D'un point de vue stratégique, mais aussi mental. Tu n'as plus qu'à te décider. L'aide est quelque chose de relatif dont on peu avoir besoin à tout instant. À toi de voir. »

Les deux autres gardes risquaient de rappliquer à tout instant. Pas que cela soit quelque chose de vraiment gênant, à vrai dire, mais ce sont des innocents qui n'ont pas demandé la mort, de toutes évidences. Il fallait agir, et Enora avait un plan, qu'elle ne manqua pas de partager au jeune homme.

« Voici les clefs de ma chambre. Vas à l'auberge et trouve les gardes. Tu leur diras que leur compagnon est rentré à la caserne parce qu'il était souffrant et que tu l'as aidé. Si tu es d'ici, il te croiront et continueront à boire sans se soucier de leur collègue. Ensuite, passe à côté de mes deux amis et montre leur simplement cette clef, ils comprendront. Monte dans la chambre numéro cinq et ouvre moi la fenêtre. »

Elle lui avait lancé un regard, des plus insistant. A la fois d'encouragements, mais aussi de lui enlever toute idée de trahison de son esprit. Cette tâche serait facile pour lui, c'était une certitude. Elle enleva sa main de celle de Rikyu, y laissant les clefs. Il n'aurait pas voulu que ce contact se rompe, en réalité. Mais il devait lui montrer sa bonne foi, et il fallait le faire main-te-nant. Elle quitta la grange, suivit de près par l'animorphe. La pluie était là, attendant son retour. Il rentra dans l'auberge, comme il en avait l'habitude. Les deux compagnons d' Enora étaient assis près d'une table. Ils devaient être inquiets, il est vrai que leur ''protégée'' s'était absenté relativement longtemps. Le jeune homme s'en approcha donc, leur dit de ne pas s'inquiéter, en désignant la clef permettant d'ouvrir la chambre cinq. Leur regard s'illuminèrent d'une méfiance sans détour ; ils n'avaient aucunement confiance. Il leur répéta d'un ton grave qu'il n'y avait aucun lieu de s'inquiéter et qu'Enora allait bien. Sans redonner un seul regard aux compagnons de la jeune femme, il se dirigea vers les gardes. Ils étaient com-plé-te-ment saouls.

D'une voix inaudible à toute oreille se tenant à proximité, il racla:

« Et c'est ça, la fierté de la garde royale.. »

Il allait tout de même leur dire, bien que cela était peine perdue, vu dans quel état ils se trouvaient. Leur camarade était retourné à la caserne avec l'aide de Rikyu, car il avait fait une grave chute? Ce n'est pas graaaaaave, ils continueront de boire. De toutes façons, la seule chose qu'ils peuvent retrouver à présent est leur verre. Rempli, bien évidemment. Il monta les escaliers quatre à quatre, arriva devant la porte dont le numéro cinq était gravé, entouré d'une plaque doré. Il l'ouvrit sans plus attendre. Il se dirigea ensuite vers la fenêtre, puis l'ouvrit. Il retourna sur ses pas, et s'assit simplement sur le lit, fixant la fenêtre avec une grande attention.

« Alors, la douche était bonne? »

Un sourire en coin du jeune homme suffisait à comprendre que cette phrase était absolument ironique. Faite pour détendre la tension, en somme. Il espérait qu'elle lui faisait confiance à présent. Il se releva du lit, arracha la couverture de ses pans, et la jeta sur les épaules de la jeune femme, qui avait de toutes évidences besoins de se sécher. Puis il se rassit sur le matelas, désormais dénué de toute couverture, munis seulement d'un drap. Il attendait la suite.


~ Excuse-moiiiii; j'avais même pas vu que tu avais répondu , il a du y avoir un bug, et le ''news'' ne s'est même pas affiché ~
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