Abigaëlle courait. Elle courait pour essayer d'échapper à celui qu'elle avait tant détesté au cours de toutes ces années. Elle courait pour ne plus le revoir, elle courait, en somme, pour échapper à son passé. Elle avait quitté ses amis, qui l'avaient tant soutenue au cours de sa longue dépression, sans même leur dire un dernier au revoir. Au fond d'elle, elle était très malheureuse d'être partie, mais aussi très soulagée. Elle espéra que personne ne l'avait lâchement vendue à son père, et qu'on n'avait pas essayé de la suivre.
Comme elle n'était pas une personne très sportive, malgré le fait qu'elle ai fait des travaux d'homme une grande partie de sa vie, elle se fatigua vite et s'arrêta dans une ville. Les rues n'étaient pas très propres, et un climat incertain régnait. Au loin, Abigaëlle entendis même un chien aboyer. Peu rassurée, la jeune fille décida de reprendre sa route. Elle marcha lentement, tout en regardant autour d'elle les maisons quasi en ruine, ou les trottoirs défoncés. Les volets des maisons étaient tous clos, même si il n'était que l'après midi.
Soudain, une main glacée se posa sur l'épaule de la jeune fille. Elle sursauta.
-Mais dit moi mon p'tit gars, tu voudrait pas venir avec moi ?
Abigaëlle se retourna ; elle avait complètement oublié qu'elle était encore déguisée. Elle ôta vivement la main de l'étranger de son épaule et se remis à courir. Elle tourna dans une ruelle, puis dans un autre, et arriva finalement dans une grande place. Toute crispée et tendue, elle s’affala sur un banc, et soupira de fatigue. Elle ferma les yeux, et mis sa tête entre ses mains.
Lorsqu'elle releva la tête, elle vit soudain son bonheur ; les thermes. L'entrée du bâtiment était en bon état, et contrastait beaucoup avec le reste de la ville. Les pierres rouges donnaient un impression de chaleur et de bien être.
La jeune fille se rendit compte qu'elle s'était levée, et qu'elle s'étai approchée malgré elle vers les bains. Elle avait la sensation d'entendre le clapotis de l'eau. Plus elle se rapprochait, plus elle rêvait.
Elle détacha son chignon et enleva sa casquette, pour qu'il n'y ai plus de méprise au sujet de son sexe.
Elle entra dans le hall d'entrée. Un petite femme replète s'avança vers elle. Elle lui somma d'enlever ses chaussure et d'aller dans les vestiaires pour prendre une serviette, puis, de suivre le parcours indiquer. Abigaëlle obtempéra, et ôta ses souliers. Elle s'avança alors vers les vestiaires, et entra. La pièce était toute en pierre, et il y faisait très chaud. Il n'y avait qu'une seule femme dedans, qui rassemblait ses affaires pour partir.
La jeune femme s'assit sur un banc, et se déshabilla. Elle pris une tunique de bain, mise à disposition sur un mur, et une serviette, puis s'avança vers les bains. Elle arriva à un carrefour de couloir ; une flèche indiquait "Bains froids", une autre indiquait les "Bains tempérés", et une dernière indiquait les "Bains chauds". Abigaëlle décida de suivre le bon parcours, et se dirigea vers les bains froids.
La piscine était vide, et la jeune fille compris très vite pourquoi ; l'eau n'était pas froide, mais glacée.
"Bon, les bains froids, on va dire qu'on a fait !"
Elle sortit rapidement, et se dirigea vers les bains chauds. Elle ne voulait pas passer par les bains du milieu, et voulait le plaisir, tout de suite.
Seuls deux personnes se prélassaient dans le bassin. Une vieille femme toute ridée, et un jeune femme blonde aux yeux verts émeraude. Abigaëlle les rejoints rapidement. L'eau était brûlante, mais la sensation était exquise. La jeune fille ne tarda pas à mettre la tête sous l'eau, et à barboter comme une enfant, ce qui n'amusa pas la vieille dame, qui partit.
Tout en rigolant, la rousse se mis à faire quelques longueurs, pour se dégourdir les jambes...