J'étais fièrement installée sur le dos d'un bel étalon de robe gris métallique, nous faufilant entre les arbres de la forêt de Karyanis, tandis qu'un loup noir geais nous suivait : Lucky, mon plus fidèle et ancien compagnon, un compagnon qui ne m'aurait jamais trahit et que je considérais comme un de ma race. Je m'abaissais sous une branche basse et quand enfin nous sortions de cet endroit sombre, le soleil à son zénith vint taper sur nos visages. Je regardais la crinière de l'étalon acheté deux semaines auparavant, claqua la langue et c'est alors qu'il partit dans un galop frénétique. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, tandis que mes cheveux volaient au vent et que Lucky nous rattrapait de plus en plus, j'appuyais alors mes talons dans les flancs de Tàmlost qui accéléra jusqu'à dépasser mon loup noir d'une bonne longueur. Je sentais déjà l'odeur de la mer que le vent me portait à une dizaine de mètres de là et juste avant de faire le saut de la mort, j'arrêtais mon cheval. Quelques pierres dégringolèrent tout en bas mais je ne m'inquiétais pas, j'avais appris à me servir de mes sens presque aussi bien qu'un rôdeur. Je descendais du dos de mon fidèle destrier, accrochait mes rênes au pommeau de la selle et le laissait brouter tranquillement. Je regardais les vagues frapper la falaise où j'étais comme si elles m'incitaient, non me provoquaient, de descendre. Je riais sans contrainte et décida de m'assoir tandis que Lucky vint se coucher sur mon flanc gauche. Je passais mes doigts fins dans sa fourrure soyeuse tandis qu'il fermait doucement les yeux, encore un peu essoufflé de notre course. Je me couchais alors et tombait dans un sommeil profond...


C'est alors que j'entendais une branche craquer que je me levais en sursaut, Lucky et Tàmlost avaient eux aussi été surpris. Je rejoignait l'étalon et pris mon arc et mon carquois. J'attendais... mais rien ne se passa. Gardant mes armes avec moi, et écoutant mon ventre qui grognait, je décidais d'aller prendre quelques baies installée de leur couleur rouge sur un buisson, j'en pris quelques unes et les porta à ma bouche tandis que mon loup s'assit à mes côtés et me regarda avec un regard suppliant. Oui, je sais, tu veux à manger toi aussi. Je tirais une flèche et écoutait mes alentours quand j'entendis un lapin. Je tirais une flèche dans un gros buisson quand j'entendis un cri qui n'avait rien de celui d'un lapin. Je banda à nouveau mon arc et me dirigea à grand pas silencieux vers l'arrière du buisson, je découvris alors un humain à terre, ma flèche dans son postérieur. Il hurlait qu'on lui enlève et un sourire qui s'était affiché sur mes lèvres s'effaça. Pourrais-je savoir ce qui vous faisiez là à me surveiller ? J'étais plus que sérieuse cette fois-ci, que comptait-il faire ? Me voler cheval, armes et dépecer mon ami et de mes habits ? Un regard mauvais apparut sur mon visage tandis que je me mettais à genou à ses côtés. Je te retire la flèche et te soigne si tu me dis ce que tu faisais là !